Mme Douang Deuane BOUNYAVONG ( VIRAVONG )

Writer, Researcher on Lao Textiles.

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262 Samsenethai Road

P.O. BOX : 230

Vientiane, LAO P.D.R.

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Article paru dans le Rénovateur n°127 (03/05/2001)

Portrait           

Histoire d’un homme de lettres

M. Sila Viravong plus connu sous le nom de Maha Sila Viravong pour ses études sur la religion, est né en 1905 dans le village de Nong Mune Thane, dans la province de Roy Eth, région Issan au Nord-Est de la Thaïlande. Il est issu d’une famille paysanne originaire du Laos de la province de Champassack.
Il prit l’habit du bonze dés l’âge de dix ans car  les écoles étaient rares dans cette région reculée.
Il profita de ses longues années passées à la pagode pour faire des recherches sur la langue lao et la littérature à partir de manuscrits antiques écrits sur feuilles de latanier. Il étudia l’histoire du Laos et en particulier les combats du roi Rassavong contre la Thaïlande en 1827-1829. Après des études à Bangkok, il part en 1930 à Vientiane pour approfondir son éducation bouddhiste,  la langue et la littérature lao avec le prince Phetsarath (père du roi Souphanouvong). Il consacra toute sa vie à la langue lao écrite et en constitua les principes de base de la grammaire qui apporteront rigueur à cette langue de tradition orale. Il écrit des dictionnaires lao, et traduit de nombreux textes anciens écrits en pali, c’est pourquoi aujourd’hui on peut lire les légendes de  Sangsinsay, Nangtantay, Siaosavath, Vetsandone, Thao Houng, Thao Cheuang…
A l’école des bonzes de Chanthabouri  (Vientiane), premier institut bouddhique du Laos, Maha Sila Viravong, était professeur de langue Pali et a écrit un premier livre sur l’archéologie. Parallèlement à ses recherches, il réalise le calendrier lao utilisé pour la première fois.
Il fut membre du mouvement Lao Issara ( Lao Libre), et participa à la déclaration de l’indépendance nationale du 12 octobre 1945. Puis, élu au gouvernement du Lao Issara, il créa le drapeau devenu drapeau national du Laos.
Après 1975, à la demande du ministère de l’éducation (MEN), il continue ses recherches sur les spécificités culturelles du pays et travail à l’Institut de recherche en sciences sociales du MEN. Il consacra toute sa vie à la littérature, l’histoire, le bouddhisme et les superstitions du Laos et ses ouvrages sont des références incontournables pour ceux  qui souhaitent étudier la culture lao.

Phong Thammavong

 
Numéro200 Jeudi 26 septembre 2002
Profil


http://www.lerenovateur.org/hebdo/hdhtml/articles/nmr200/html200/200p16.htm

Mme Douangdeuane Bounyavong, chercheur et écrivain.

L'étoffe d'une romancière
Fille d'un célèbre écrivain lao, Mme Douangdeuane a deux passions : les tissus traditionnels lao et l'écriture.


 

Inspiration. Elle préfère écrire le soir, mais ses activités de chercheur ne lui laissent pas toujours le choix. Alors, dès qu'elle a un moment libre, Mme Douangdeuane prend la plume."Le textile traditionnel lao fait partie intégrante de la culture du pays. Il est d'une grande valeur et on doit tout faire pour protéger les techniques traditionnelles de tissage" explique Douangdeuane Bounyavong, à l'origine du projet "Promouvoir l'art du tissage traditionnel". C'est en voyageant dans des pays étrangers que Mme Douangdeuane a eu l'idée de monter ce projet. Elle s'est en effet aperçu que les étrangers s'intéressaient de près aux textiles lao et que certains payaient cher pour acheter des tissus traditionnels. "J'étais ravie de voir qu'ils étaient prêts à dépenser une fortune pour s'approprier et parfois même collectionner les tissus lao", explique-t-elle. Elle a donc eu envie de promouvoir cet art en même temps que les tisseuses pour qui il n'existe aucune école enseignant ce métier.
Ce projet, qui a débuté en 1996 pour s'ache-ver en 2000, a été financé par la Fondation japonaise Centre Asie. Pendant ces quatre années, Mme Douangdeuane a multiplié les recherches sur le sujet et a parcouru le pays pour réunir des données sur le tissage des différentes ethnies lao, surtout dans les provinces de Hoaphane et Sékong. En 1998, avec plusieurs autres femmes lao et japonnaises, elle a aussi mis au point un fonds de roulement pour pouvoir offrir 300 000 kip par an à une dizaine de familles de ces deux provinces afin d'améliorer leur vie quotidienne et de pouvoir ainsi continuer à faire du tissage. Depuis 2000, le projet est désormais géré par l'Union des Femmes au niveau des villages de deux provinces.
En plus d'avoir initié ce projet, Mme Douangdeuane a publié, en collaboration avec cinq autres femmes chercheurs, "Légendes du tissage"*. Ce livre, qui détaille tous les procédés de tissage, de broderies et de teintures naturelles pratiqués par les différentes ethnies lao, est un des premiers ouvrages à s'intéresser à l'histoire du textile lao, aussi bien au niveau technique que géographique.

La vie à pleine dents
Originaire de Vientiane, Mme Bounyavong croque la vie à pleines dents. En plus de son travail de chercheur, elle possède une société de joint-venture dans l'édition et la distribution. Le livre est en effet sa seconde passion, une passion héritée de son père. Quatrième d'une famille de quinze enfants, elle est la fille de Maha Sila Vilavong, un écrivain très connu au Laos. Une de ses sœurs, Mme Dara Kanlagna, plus connue sous le pseudonyme de Douangchampa, a suivi les pas de son père et est aussi devenue écrivain.
Au départ, ce sont plutôt les études scientifiques qui ont attiré Mme Bounyavong. En 1973, elle obtient une maîtrise en chimie et physique en France, à Amiens. Elle rentre alors au Laos où elle devient enseignante en physique et chimie à Dongdok jusqu'en 1979. Peu après, elle devient professeur dans la même matière au lycée de Vientiane jusqu'en 1981. Dix ans plus tard, elle part aux Etats-Unis où elle donne des cours de langue et de civilisation lao à l'université de Washington pendant un an.

Du roman au dictionnaire
Avec l'exemple de son père et de sa sœur, il lui était pourtant difficile de résister à la tentation. "Quand j'ai vu le nom de mon père et de ma sœur gravés dans l'histoire, j'ai eu envie d'en faire autant". C'est à 22 ans qu'elle franchit le pas. Aujourd'hui, elle avoue préférer écrire le soir. Mais ses activités de chercheur ne lui laissent pas toujours le choix. Alors, dès qu'elle a un moment de libre, elle saisit un stylo et couche sur le papier toutes les idées qui lui passent par la tête.
"Légende du tissage" est loin d'être son premier ouvrage. Sous le pseudonyme de Dok Ket, elle a publié des poèmes, des romans et des contes et légendes. On lui doit notamment celle de "Kam Pha Phi Noy" ou "L'orphelin et le petit esprit", sélectionnée pour être au cœur du projet national de promotion de la lecture. Pour la fin du mois d'octobre, elle réserve une surprise à ses lecteurs : un recueil de plus de 50 histoires drôles. Et si tout va bien, elle devrait aussi faire paraître avant la fin de l'année la quatrième édition d'un dictionnaire de lao illustré pour les enfants.


Somchit Phommixay

* "Legends in the weaving" (2002), ouvrage bilingue lao-anglais.
Les livres mentionnés dans cet article sont disponibles dans la plupart des librairies lao.